LE RÉGIME FISCAL ET SOCIÉTAIRE DES MICRO-ÉTATS EUROPÉENS
à concurrencer le régime fiscal français. Cependant, les micro-Etats bénéficient de régimes
fiscaux singuliers qui les rendent parmi les plus attractifs à l’échelle européenne et qui ne
peuvent être étudiés qu’à la lumière de leur droit des sociétés (SECTION2).
SECTION 2. Un droit des sociétés avantageux
587. Les législations sur les sociétés dans les micro-Etats sont disparates et procurent à la
fois des avantages comparables et différents. Tout repose sur une législation en matière de
droit des sociétés, fondée sur des structures juridiques de domiciliation ($1), mais également
sur des mécanismes juridiques privilégiés ($2).
§1 Des structures juridiques de domiciliation (sociétés offshores)
588. Les sociétés de domiciliation permettent aux actionnaires d’échapper à l’imposition
établie dans le lieu où elles exercent leurs activités (A). Leur forme sociale est essentiellement
celle de sociétés par actions, de type SA et SARL (B).
A. L’intérêt des sociétés offshores
589. La domiciliation. — La domiciliation est le lieu d’enregistrement du siège social d’une
société, à ne pas confondre avec le lieu d’activité de l’entreprise. Il en découle l’adresse
fiscale et juridique de la personne morale. Les sociétés de domiciliation ne sont rien d’autre
que des sociétés de droit commun, avec un fonctionnement juridique analogue à ce qui existe
dans la plupart des pays occidentaux. La différence tient au fait qu’enregistrées dans les
micro-États, ces sociétés jouissent d’un régime juridique plus avantageux, tant en matière
fiscale que sociétaire. L'entreprise se voit détentrice d’une adresse postale différente du lieu
où elle exerce réellement son activité. On parle alors de « boîte aux lettres» ou de locaux
inoccupés, voire fictifs. L’enregistrement d’une société offshore est tout à fait légal. Pour
domicilier une société dans les micro-États, il suffit de répondre aux conditions
d’enregistrement et d’avoir son siège social sur le territoire du micro-États'“’. La SA et la
SARL sont les formes sociétaires les plus utilisées pour ce type de pratique, elles sont
semblables à celles qui existent dans tous les pays d’Europe. Ces sociétés sont considérées
comme des sociétés extraterritoriales dès lors qu’immatriculées dans un micro-État. Elles
exercent l’essentiel de leur activité économique sur le territoire d’un autre État. La plupart des
micro-États acceptent que la société soit gérée depuis l’étranger mais impose sur place un
représentant légal de l’actionnaire qui, en droit anglo-saxon, s’appelle un « nominee
787 L. and, n° 20/2007, 18 octobre 2007, sur les sociétés anonymes et à responsabilité limitée, art. 4.
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