LA SOUVERAINETÉ INTERNATIONALE DES MICRO-ÉTATS EUROPÉENS
revendiquait un principe d’universalité dans sa composition, l’entrée des micro-États
européens fut un problème pendant plus d’un siècle. La simple hypothèse de les voir un jour
admis aux Nations Unies fut à l’origine d’un certain nombre de projets attentatoires aux
principes de souveraineté que tout État est en droit de revendiquer (SECTION 1). Ils sont les
derniers oubliés de ce processus de coopération internationale et 1l leur faudra attendre la fin
du siècle dernier pour les voir admis au sein de cette organisation et être reconnus comme des
États à part entière (SECTION 2).
SECTION 1. Une admission controversée
538. Les discussions sur l’admission des micro-États européens aux Nations Unies remontent
aux origines de la Société des Nations et firent l’objet de nombreux désaccords à cause de leur
exiguité, de leur démographie et de leurs capacités limitées à contribuer au financement de
l’organisation (§1). Pendant presqu’un siècle, les États membres se sont efforcés d’élaborer
des régimes dérogatoires pour freiner l’admission des micro-États au sein des Nations Unies,
de manière à ce que leurs votes ne viennent pas troubler la politique internationale de
l’organisation (§2).
$1 Un difficile respect des exigences de l'ONU
539. De nombreuses barrières firent obstacles à l’entrée des micro-États européens aux
Nations Unies. Ces dernières imposaient des conditions financières prohibitives pour les petits
États (A). En outre, l’étroitesse de leur territoire et leur faible population amoindrissaient la
représentativité à laquelle ils pouvaient prétendre au sein de l’organisation (B).
A. Les contraintes financières
540. Le problème de l’entrée des micro-États aux Nations Unies est récurent et prend
naissance dès la création de la Société des Nations en 1919, et ce, jusqu’à la fin du XX°
siècle'°*. À son origine, la question de l’admission des États, petits sur le plan géographique,
est posée à la Société des Nations pour la candidature du Liechtenstein‘. A cette occasion,
la commission des amendements examine l’admission des micro-États européens comme
membres ordinaires et la refuse au motif que leur petitesse ne leur permet pas de s’acquitter
de leurs obligations matérielles en matière d’opérations de maintien de la paix, de sanctions
militaires et de contribution aux dépenses de toute nature de l’organisation.
1664 TORRELLI (M.), « La Principauté et l’organisation internationale », R.D.M., 1999, n°1, p. 97.
1 RATON (P.), Le Liechtenstein, histoire et institutions, Geneve, Librairie Droz, 2°™ éd, 1967, p. 70.
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