LA CONSTRUCTION HISTORIQUE DES MICRO-ÉTATS EUROPÉENS
TITRE 2 : LES CONSTRUCTIONS SOUS FORME DE PAPAUTE ET DE
REPUBLIQUE
« M. DE MARESCALCHI :
— Sire, que ferons nous de la République de Saint-Marin ?
NAPOLEON BONAPARTE :
— Ma foi ! Conservons-là, ne fut-ce que comme un échantillon de
; ; 390
république »”.
ASPHONSE BALME (L-J.)
130. Les micro-États européens sont principalement le résultat d’une évolution monarchique
qui sut s’adapter aux évolutions sociétales afin de préserver un système institutionnel d’un
autre temps mais toujours en vigueur. D’autres micro-États doivent notamment leur
survivance à un atypisme historique, religieux ou politique qui leur permit de résister à
l’évolution moderne qu’a pu connaître l’Europe contemporaine. Indépendamment des jeux et
alliances de familles, certains micro-États européens doivent leur survivance à un caractère
religieux (CHAPITRE 1) ou à une histoire médiévale rocambolesque (CHAPITRE 2).
CHAPITRE 1 : L’ÉTAT DU VATICAN
« Le secret du prestigieux rayonnement exercé par le Vatican tient en
un seul mot : le pape. C’est pour lui qu’existe l'Etat de la cité du
Vatican, crée pour lui permettre d’exercer en toute indépendance son
pouvoir spirituel »°°".
POUPARD (P.)
131. Le Vatican est le plus petit État du monde avec une superficie de 0,44 km” sur laquelle
cohabitent deux entités juridiques distinctes que sont le Saint-Siège (autorité spirituelle) et
l’État de la cité du Vatican (autorité temporelle). Cet État enclavé dans la ville de Rome,
bénéficie d’une extraterritorialité sur de nombreuses dépendances hors cité”””. Monarchie
sacerdotale sous forme d’État théocratique, le Pape”, élu chef de l’autorité spirituelle et
temporelle dispose du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire). L’atypisme de ce
°° Propos échangés entre Napoléon BONAPARTE et le Ministre des Affaires étrangères du Royaume d’Italie.
Cf, ASPHONSE BALME (L.-J.), La République de Saint-Marin, enclave du Royaume d'Italie, Paris, Kessinger
Publishing, 1873, p. 3, BARGHON DE FORT-RION (F.), Napoléon et la République de Saint-Marin, Bayeux,
Impr. de Saint-Ange DUVANT, 1879, p. 1.
! POUPARD (Mgr. P.), Connaissance du Vatican, Paris, Ed. Beauchesne, 1967, p. 45.
°°? FREMY (M.) et (D.), op. cit., p. 1160.
3% L'expression « papa » marque un profond respect et a été employée jusqu’au VI siècle pour désigner tout
évêque avant d’être réservée spécifiquement à l’évêque de Rome. C/ GAUDEMET (J.), LE BRAS (G.) [Dir.],
L’Église dans l’Empire Romain (IV° — W° siècles), Paris, Sirey, col. Histoire du Droit et des institutions de
l’Église en Occident, 1958, t. IIL, p. 412.
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