LA CONSTRUCTION HISTORIQUE DES MICRO-ÉTATS EUROPÉENS
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devenues deux communes. Cette période prend fin avec le retour de la monarchie française
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C. Le protectorat Sarde
58. Le rétablissement du régime monégasque. — Il faut attendre la Restauration avec les
Bourbons pour qu’avec le premier traité de Paris du 30 mai 1814, la Principauté de Monaco
soit rétrocédée aux Grimaldi, conformément au traité de Péronne d’avant l’annexion‘”!. Très
vite un second traité de Paris du 20 novembre 1815 intervient et subroge la Sardaigne dans les
droits de la France mettant Monaco sous protectorat sarde'”. Honoré V puis Florestan Ier
instituent des tribunaux propres à Monaco sur les fondements du code Napoléon et mettent en
œuvre une politique protectionniste qui s’ajoute à une augmentation des impôts directs.
Économiquement Monaco repose sur la production mentonnaise, d’où l’émergence de
nombreuses rebellions dans les comtés de Menton et Roquebrune qui sont réprimées par des
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carabiniers monégasques =~ et sa garnison sarde. Faute d’être entendues, les deux localités
demandent à être sous protectorat direct de la Sardaigne.
59. Le 21 mars 1848, une assemblée de bourgeois constituée en commission provisoire de
Gouvernement déclare la déchéance de la Famille Grimaldi et érige les comtés de Menton et
Roquebrune en villes libres dont Charles-Albert de Sardaigne accepte l’annexion en violation
du traité de Stupiniggi. Néanmoins, l’enlisement du conflit conduit à l’intervention de
Napoléon III comme médiateur. Le 2 février 1861 après consultation de la population, les
communes de Menton et Roquebrune sont rattachées à la France'”* et la Principauté perd les
deux tiers de sa superficie" (SECTION 2).
!’ ROBERT (J.-B.), Histoire. op. cit., p. 60.
! MONCHARVILLE (M), « Le dernier épisode du protectorat franco-monégasque », R.G.D.I.P., 1900, p. 242
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1? Les conditions du protectorat furent repensées par le traité Stupiniggi du 8 novembre 1817 qui exige de
Monaco l’hommage vassalique sur Menton et Roquebrune et fragmente la souveraineté de la Principauté.
1 D’après l’article 5 du traité franco-monégasque du 28 juillet 1930, les emplois de carabiniers monégasques ne
peuvent être occupés que par des français.
1! Menton et Roquebrune se séparent de Monaco suite à une révolution afin de s’unir à la Sardaigne. Cette
annexion à la Sardaigne n’est jamais reconnue car la France anticipe l'évènement en faisant une consultation
populaire. Le protectorat Sarde dans les faits s’arrête, mais juridiquement aucun accord ne le stipule. Voir le
commentaire de MONCHARVILLE (M) in « Le nouveau statut franco-monégasque », R.G.D.I.P., 1920, p. 219
et 220.
19 FOUILLERON (T.), Histoire... , op. cit. p. 214.
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