Volltext: Les micro-états européens

LA CONSTRUCTION HISTORIQUE DES MICRO-ÉTATS EUROPÉENS 
le duc de Milan moins menaçants pour la Principauté, alors que les nombreuses annexions du 
Royaume de France appellent de nouvelles alliances. ($2). 
$2 Les trois protectorats sur Monaco (1524 — 1860) 
51. La Principauté de Monaco jouit d’une situation stratégique pendant plusieurs siècles, ce 
qui lui vaut d’être considérée comme « la clef de Gênes et la porte de Provence‘ ». Elle est 
renforcée par la pugnacité sans faille des Grimaldi qui règnent pendant près de quatre siècles 
et mettent en place sur le Rocher une politique pragmatique d’équilibre et de pondération vis- 
à-vis des maisons d’Espagne (A), de France (B) et de Piémont-Sardaigne (C). Trop faible 
pour rester isolée au milieu des tourmentes et des convoitises internationales, la Principauté 
sait se faire protéger sans se laisser absorber. 
A. Le Protectorat espagnol 
52. Une protection sans inféodation. — Une nouvelle situation contraint le Prince Augustin 
Grimaldi à signer le 5 novembre 1524 le traité de Tordesillas faisant de Monaco, une 
Principauté sous protectorat de l’Empire espagnol de Charles Quint'°°. Ce traité est atypique 
car il reconnaît la protection de Monaco mais non son inféodation'°*. De 1525 à 1559, les 
guerres entre l’Espagne et la France s’intensifient. Le 6 avril 1605, l’Espagne signe avec 
Monaco un traité donnant droit aux Espagnols d’installer une garnison à Monaco‘. Peu après 
cette signature, le jeune Honoré II accompagné de ses deux sœurs est emmené à Milan. 
Pendant cette période, son tuteur, le Prince de Valdetare, laisse Monaco à la merci du 
Gouverneur du Milanais et à la garnison espagnole. Ce qui se doit être un traité de dépôt de 
fournitures est très vite ressenti comme une véritable occupation militaire espagnole en terres 
166 En 1612, sur conseils de son oncle, le Prince Valdetare Honoré II prend le 
monégasques 
titre de « Seigneur par la grâce de Dieu, de Monaco, de Menton et Roquebrune, marquis de 
Campana, Prince et Seigneur ». Dès 1614, 1l utilise ce titre dans ses relations diplomatiques 
avec l'Espagne mais 1l doit attendre 1633 pour obtenir une reconnaissance par la Cour 
  
162 CERCLER (R)), La Principauté de Monaco, Étude, Politique et Juridique, (thèse), Paris, 1929, Ed. Jouve & 
C*,p. 6. 
1° En 1601, le Prince de Valdetare, tuteur d’Honoré II Grimaldi traite avec le comte de Fuentès, gouverneur du 
Milanais pour le roi d’Espagne, afin de recouvrer les biens confisqués à son père dans les villes de Parme, de 
Plaisance et dans son fief de Borgotaro. 
1° SAIGE (G), Le protectorat espagnol à Monaco. Ses origines et les causes de sa rupture, Monaco, 1885, p. 
24. 
11 ABANDE (L.-H.), Histoire... , Paris, Ed. Picard, op. cit.. p. 137. 
16 AUREGLIA (L.), « Monégasque d’autrefois et d’aujourd’hui », Le Havre, R.P.P., 1952. 
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