LA SOUVERAINETÉ INTERNATIONALE DES MICRO-ÉTATS EUROPÉENS
accords d’amitié protectrice avec leurs voisins. Ceux-ci sont souvent inéluctables, sinon
imposés pour mettre fin à des situations conflictuelles ou incertaines entre ces États et leurs
voisins dont l’expansionnisme a longtemps été une menace. Par le traité destiné à adapter et à
confirmer les rapports d’amitié et de coopération entre la République Française et la
Principauté de Monaco du 24 octobre 2002, la France s’est engagée à assurer à la Principauté
de Monaco la défense de son indépendance et de sa souveraineté et à garantir l’intégrité de
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son territoire dans les mémes conditions que la sienne
. Par cette stipulation, le territoire
monégasque est formellement reconnu par l’État français. — De la même façon, la Principauté
d’Andorre, s’est vue reconnaître sa souveraineté par la France et l’Espagne. Longtemps
considérée par certains juristes français comme une forme de protectorat du Président de la
République Française, la constitution andorrane du 14 mars 1993 a mis fin a toute ambiguïté.
Un accord triparti était nécessaire pour confirmer l’indépendance et la souveraineté de la
Principauté d’Andorre. C’est ce que firent la République Française, le Royaume d’Espagne et
la Principauté d’Andorre en signant le traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération en
date du 1° juin 1993. Par ce traité, la République Française et le Royaume d’Espagne
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reconnaissent la Principauté d’Andorre comme un Etat souverain Les deux Etats
s’engagent également à n’entretenir que des relations diplomatiques *°*
avec la Principauté en
respectant sa souveraineté, son indépendance et l’intégrité de son territoire’. — La
République de Saint-Marin bénéficie d’un accord d’amitié protectrice avec la République
d’Italie en date du 31 mars 1939 modifié le 10 septembre 1971. Contrairement aux accords
monégasque et andorran, celui-ci ne reconnaît pas la souveraineté de la République de Saint-
Marin. Les 1680 ans de son histoire ne remettent pas en question son existence pour les
parties. Dans sa convention bilatérale d’amitié perpétuelle et de bon voisinage, la République
de Saint-Marin a tenu à rappeler son souci de maintenir sa très ancienne liberté et son
indépendance'*”. Cet accord établit une relation économique indispensable et représente un
gage d’amitié dans la relation qu’entretiennent les deux États. Les rapports d’amitié entre les
micro-États européens et les États qui les jouxtent ne font pas tous l’objet d’accords
internationaux. Néanmoins, ceux dont la situation a souvent été conflictuelle ont ratifié des
accords d’amitié protectrice nécessaires pour garantir leur souveraineté et protéger celle-ci de
B01 Traité destiné à adapter et à confirmer les rapports d’amitié et de coopération entre la République française et
la Principauté de Monaco du 24 octobre 2002, art. 1°.
B0 Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération entre la République française, le Royaume d’Espagne et
la Principauté d’Andorre, 1” juin 1993, art. 1%.
B% Ibid. art. 2.
804 Ibid, art. 3.
B0 Traité d’amitié perpétuelle et de bon voisinage entre la République de Saint-Marin et la République d’Italie
du 10 septembre 1971, art. 1%.
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