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La souveraineté complète, à laquelle les Liechtensteinois n'ont jamais songé à renon
cer, même dans les périodes difficiles de leur histoire, et qu'aucun voisin n'a jamais
contestée, a laissé à l'Etat les mains libres pour pratiquer une politique de promotion
économique intelligente et efficace.
Dans ses relations extérieures, le Liechtenstein a su mettre à profit les occasions qui
se sont présentées sans jamais aliéner sa souveraineté. Il a exploité au bon moment les
avantages que lui offrait le rapprochement avec la Suisse tout en négociant courageuse
ment les éléments de chaque traité. Il a su exploiter habilement les querelles de clocher
entre certains cantons suisses pour améliorer son propre statut A chaque fois, sa ténaci
té a porté des fruits, et la Principauté a obtenu la réciprocité des mesures envisagées ; ja
mais elle ne s'est fait imposer unilatéralement une convention défavorable à ses intérêts.
Cela mérite d'être souligné. Le Liechtenstein, en fin de compte, a bénéficié de certains
avantages concédés par la Suisse sans subir les inconvénients de l'appartenance à ladite
Confédération (par exemple les énormes dépenses militaires et les obligations du même
type, ou, dans un autre domaine, l'impôt anticipé).
Quelle serait la situation du Jura s'il décidait d'assumer son indépendance intégrale
dans le cadre de l'Europe contemporaine ? La question est d’importance, mais il est im
possible d'y répondre en l’absence d'une analyse complète des facteurs qui se trouve
raient modifiés. Dans cette perspective, le Rassemblement jurassien poursuit ses tra
vaux, dont les résultats seront publiés en temps utile.
Au nom du groupe de recherche :
Jean-Paul Bovée, économiste