LA SOUVERAINETÉ INTERNATIONALE DES MICRO-ÉTATS EUROPÉENS
français avec un taux de change fixe. Il faut attendre les conventions franco-monégasques sur
le contrôle des changes en date du 14 avril 1945 et celle de voisinage du 18 mai 1963 pour
que soit véritablement réglementée la monnaie monégasque adossée au franc français. Les
autres micro-États européens n’ont pas connu de souveraineté monétaire, leur économie
reposant sur la monnaie d’un autre État. — La Principauté d’ Andorre n’a jamais eu de monnaie
officielle si ce n’est une monnaie fiduciaire partagée entre la peseta andorrane et le franc
andorran. Dépourvue de pièces et de billets, la monnaie andorrane n’existait pas et se fixait
sur une parité plus ou moins liée au franc français et à la peseta espagnole avec des taux de
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change fixes
. Les monnaies en circulation dans la Principauté d’Andorre étaient le franc
français et la peseta espagnole, ce qui lui permettait de s’affranchir du contrôle de change des
pays voisins dont elle utilisait les monnaies. Les autres micro-États européens n’ont, quant à
eux, jamais introduit de monnaie nationale ni même de monnaie fiduciaire.
La Principauté de Liechtenstein était initialement en union monétaire avec l’Autriche. La
dévaluation intervenue après la première guerre mondiale l’a encouragée à parapher un accord
monétaire avec la Suisse faisant suite à une entente verbale de mai 1924 instaurant un espace
économique et monétaire commun entre les deux États. Il faut attendre le 19 juin 1980 pour
que soit conclu un traité monétaire entre la Confédération Suisse et la Principauté de
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Liechtenstein
. Avant l’entrée en vigueur de ce traité, les banques du Liechtenstein
n’avaient pas adopté la législation financière suisse mais avaient pris des mesures similaires à
celles que la Suisse imposait à ses banques.
La République de Saint-Marin a adopté la lire italienne en vertu du premier traité d’amitié en
date du 22 mars 1862. Avec cette union, Saint-Marin pouvait toutefois émettre ses propres
billets et pièces à condition qu’ils aient la même unité de valeur pour être reconnus en Italie.
Pourtant, dès 1914, Saint-Marin renonce à l’émission de billets de banque. Les seules pièces
qu’elle émet ayant le même titre et le même poids en cours en Italie et au Vatican. En
contrepartie, la République de Saint-Marin s’était engagée à n’adopter aucune mesure
pouvant influer directe ou indirecte le système monétaire et financier italien. Cette mesure
sera plus détaillée par la suite lors de la passation d’une convention sur les relations
financières et monétaires des deux États en date du 2 mai 1991".
Le 3 décembre 1991, le Vatican a signé un traité monétaire avec la République d’Italie lui
permettant d’émettre des pièces en lire pour une valeur nominale d’un milliard de lires
129 SOLBES (P.), Elements per définir un model de relacié entre la Uniô Europea i Andorra, Andorre la Vielle,
Imp. Envalira, 2000, p. 59.
27 Ibid, p. 167.
27 Ibid, p. 243.
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